Himalaya , l'enfance d'un chef....
LE POETE est ... "un vieux peau - rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne (Achille Chavée)"
Le Poète cherche l'Un-Bien * Plotinien depuis le ressac du monde, l'âme est la vie autre que le corps-narcissique.
Elle prend le large depuis le centre "soi", en sympathie avec l'au-delà de l'être, "l'individu intelligible" (pré-existence du Logos , raison pré-inscrite dans le voyage intérieur ainsi qu'un départ d'Ulysse s'étant dit : "là-bas, la vie est facile... ")
Le Lieu de l'intériorité car "la lumière est visible à la lumière" ("de l'esprit), au retour d'où nous venons, on constate que l'idéale cité n'existe pas, rentré chez soi uniquement par la pensée qui sait que plus rien ne sera pareil, là-bas, d'où nous venons...
Pleine présence de l'immédiateté dans une Odyssée des jours et des nuits, les deux "immédiats" médians ; l'oubli dans le sensible conjuré : "souvent je m'éveille étranger à moi-même"...
L'immanence, en recherche mystique (sadhana), quand l'âme ne se prend plus pour son corps seul et nu.
Sur le qui-vive, une vigilance d'émerveillement, tel l'Indien de l'Un-Bien. Mon ancêtre qui dessine en moi la Beauté du Monde de l'Ecart - tout Maître Écart * *, par amusement avoisinant d'un geste pur, ciselé de l'intérieur, l'âme dégagée de la matière, qui n'est pas un masque de beauté mais une "échappée" identifiable dans le partage, force efficace dissimulée sous toute apparence de la faiblesse charnelle... Absence sculptée en notre silence.
L'âme , au retour d'où elle serait partie, à l'instar d'Ulysse qui sait qu'à revenir en son Ithaque, il ne La découvrira pas de la même apparence que lors de son départ, L 'âme garde première pureté en la mémoire profonde d'un corps dont elle ne prend pas le reflet... Elle a "pouvoir" d'arrêter le temps de l'aube nocturne en l'esprit de l'être égaré sur cette terre qui n'a pas encore été elle-même, la source des cieux tardant à jaillir d'une autre réalité que celle que nous connaissons, les yeux aveugles des vérités premières qui pourtant nous entourent...
Un jour, L ' âme une et première de l'homme surgira des profondeurs d'une aube Apache Chiricahua.., libre tel le vent, légère comme plume de Jnana Yogi (écrivain bouddhiste qui, face à tout mal fait à l'homme oppose la clémence, étranger à toute idée d'expiation et de vengeance...)
Tout ce que L ' âme touche et organise est subtil et sacré, danse et chant, proposition de parole de sagesse, idée saine et pure, jamais ébauchée que dans le ciel de l'esprit qu' Elle visite volontiers, et, qu'Elle engendre en ce que les hommes nomment : inspiration.
J'ai l'âme à fleur de peau Apache Chiricahua, lors de mes échappées "nocturnes", même en plein jour, dans cette Aube de l'inspir arrêtée sur le Cadran solaire de mon esprit d'enfant quand je me revois encore coiffer mes petites figurines d' Indien dont mon chef avait tout l'apparence du grand Géronimo... Je faisais claquer sur ma bouche entrouverte le plat intérieur de mes bouts de doigts dans de sonores : wouah ouh wouah wouah wu'ah...
* : L'Un-Bien, l'intellect du lointain intérieur, d'une simplicité Plotinienne comme un projet de vie par les Métamorphoses
(approche du Traité 5-8)
* * : Il s'agit bien d'une orthographe spécifique qui souligne la mise en retrait du monde , non le patronyme du Maître dominicain dont le message central et essentiel est : "Dieu vient habiter en nous"... (Sachons L'accueillir, puis L'écouter, afin que, comme dit Diderot : "Elever l'esprit touche l'âme"...) ; Maître Eckhart (1260-1328)