Se tromper d'heure, n'être plus du temps,
Se tromper de temps, n'avoir que du vent,
N'être pas, n'être plus, et pourtant....
Quand tu aimes, le monde intérieur
s ' illumine et s'ouvre, il se suffit, au coeur,
comme à ce qui apparaît en soi plus troublant
que les fausses amours où rien n'apparaît
que les apparences trompeuses,
La Lumière de l'esprit jaillit de la masse sauvage
et rebelle du corps qui disparaît sous les assauts
répétitifs et lents, longs, d'un rapport physique à l'au-
delà....
La chair, happée, aspirée, par la voix inconnue
de l' invisible, qui rend le troublant plus troublant
que le silence,
La voix, qui enrubanne les veines d'albâtre de l'écoute
intérieure,
à faire disparaître la matière du corps en poussière d'instants.
La voix,
à laquelle on accroche toute son attention,
dans le mouvoir de l'émotion
à l'impulsion produite par l' Écoute,
La voix nous guide, et, plus rien ne signifie
notre image au temps dont l'unité
vaut alors mille unités d'or et de lumière -
Nous disparaissons dans la nudité du troublant
à s'encolérer d'avoir répondu aux mots de l'invisible
quand au matin on se surprend à être en corps simple vivant
parmi les morts-vivants,
alors qu'on a connu l'espace granulé de l'abandon du monde
en une Lumière d'être au-delà des mots.