Il n'y a pas lieu de ressembler aux autres, l'immortalité de l'âme nous est propre.
Unique en sa chacune.
Chaconne de camarde : le besoin de contacts est une co-dépendance, le neutre fait office d'universalité.
Les Enfers sont en nos inaccomplissements regrettés, qu'il convient de dépasser pour atteindre le Paradis à grand-peine gagné, le coeur de l'autre, peu son esprit puisqu'il lui appartient en propre, et guère plus son âme, qui m'apparaît être toute l'eau du corps qui s'écoulera, par le dernier souffle donné.
Tel un reflux de grande marée, le corps s'évide et se vide, qu'on recouvrira de terre après lui avoir jeté les dernières fleurs sur son dernier transport, le cercueil de celui qu'on n'a pas brûlé, incinéré.
Voilà, l'âme est la mer qui se retire loin du rivage corporel, charnelle douleur pulsative quand il est lourd à porter, feu de toutes les colères, quand le foyer de la parole n'a su être mieux surveillé, attisé de toutes les jalousies restantes, cendres d'orgueil et de convoitise !
L'âme est une eau, elle s'évapore avec le corps qui a donné ce dernier souffle, râle posé, sans aise de l'amour.
Jouir de mourir d'extatique trans-port, sans rapport avec l'au-delà que celui d'être là, livré à l'inconnu, un espace d'entités vrillant comme un essaim d'escarbilles jamais éteint.
L'âme est l'eau, 70 % de nous-mêmes, part de notre corps qui tempête, qui s'emporte, à chaque tsunami de l'humeur indompté(e).
L'âme est dans le vent l'eau emportée
Par le dernier souffle donné.
C'est ainsi que je loge au milieu des morts, par le nom de ma rue des Petites Eaux.
Les os cliquettent dans la nuit, d'autres danses macabres sont exécutées.
La mer n'est pas loin. Une impulsion universelle en toutes directions.
Ni feu qui s'éteint, ni air qui se disperse, ni sel qui se dilue, l'âme est Eau qui s'évapore avec le corps qui la libère ainsi qu'un barrage qui doit l'évacuer, ne pouvant plus la retenir, son souffle trop puissant demandant à partir, au souffle de l'haleine donné, en dernière heure.
Elle était "sang" pour Empédocle...
La trame harmonique d'une musique se coule en les intervalles porteurs de maintes combinaisons d'accords, le flot de l'âme s'entend entre les passages de nos humeurs, violents ou reposés, en dilemme ou en paix.
L'esprit suppose l'énergie ; à lourdeur, fatigue et lassitude ; à vivacité, joie de vivre ; à humeur égale, lenteur des mouvements. Toute notre âme est combinatoire de ces brassées d'humeurs et de jeux d'esprit.
Il faut être en accord, sur le même vibrato de la même onde, pour ainsi se faire rencontrer deux âmes qui s'ignorent.
L'une peut être celle d'un vivant, et l'autre, celle d'un mort...
Un taux vibratoire, pour s'élever d'un trop plein de passé sombre et lourd.
Habile enjeu ( en-je) d'irrationnel et de rationnel, astucieuse pesée d'irréel et de réel.
Il faut amener loin sa parenthèse de vie selon ce dont on fait de "son temps" pour nourrir (ou non) l'âme.
Proverbe grec : "A chacun son métier".
L'âme du pays d'ici, c'est l'eau, et l'eau parmi les pierres granitiques.
En tout autre pays, il y a des veines de rus,des ruisseaux, des rivières, des confluents, des fleuves, des artères d'eau qui se jettent dans l'océan, et, au premier temps du ciel, Il planait sur les "eaux"...
Des cascades... Des geysers aquatiques, des volcans de lave et d'eau figée qui se répondent en se répandant.
Point de terre sans cet élément ; point de corps, sans l'âme, son apport d'eau... La femme en perd, juste avant d'accoucher, et l'homme pleure, juste avant d'être père, pleure et sue sang et eau...
Nuages de pluie, poussés du vent, ce ciel du jour me parle d'une âme de poète en allé(e), samedi, une connaissance amie Douarneniste , Y. B.
Or, je dis par Ennius, et pour l'âme de l'ami disparu :
" Ne pleurez pas sur moi...
A quoi bon ? Je suis vivant car je vole de bouche en bouche..."
° / Ennius : "Poète épique et tragique (239 - 169), fondateur présumé de la poésie latine, auteur des Annales et du poème philosophique considéré comme perdu : Epicharme..." Il inspira Lucrèce.
On parle encore de l'ami en la cité... C'est vrai. C'est de la salive, une eau linguistique et langagière, aussi, l'âme...
Ame, source de nos mouvances...et de nos clairvoyances.
De plus, que personne ne dise : " Fontaine, je ne boirai pas de ton eau..." (Cervantès)